#Girlpower ou le pouvoir d’agir

Lors de mes études en orientation, on parlait souvent du développement du pouvoir d’agir des personnes, communément appelé « l’empowerment ». Je n’expliquerai pas toute la théorie derrière ce concept, mais seulement les grandes lignes. Il s’agit du pouvoir qu’ont les gens sur leur propre personne/vie. Dans une situation donnée, aussi banale soit-elle, les personnes n’ont du pouvoir que sur leur côté de la médaille. Nous ne pouvons pas contrôler ce que les autres personnes disent ou font, nous avons tout le pouvoir sur nos propres agissements. Maintenant, quelques années après ma graduation, je pense souvent à ce concept dans plusieurs situations de ma vie.

Certaines personnes sous-exploitent ce merveilleux pouvoir magique qu’elles ont sur leur propre vie. Dans mes différentes expériences professionnelles, j’ai eu à travailler avec ce type de personnes. Par exemple, j’ai travaillé quelque temps dans un organisme avec comme clients, des gens très éloignés du marché du travail et avec des facteurs psychosociaux nuisibles (problèmes de consommation, dépendances, problèmes de santé mentale, dossier criminel…). J’étais partagée entre le désir de « les brasser » et leur dire « Prends-toi en main! » et de jouer à la mère avec eux en faisant tout le boulot à leur place. C’est ici que « l’empowerment » entre dans mon histoire. En résumé, ce que dit ce concept c’est que la personne a le pouvoir de changer les choses, d’améliorer son sort, de se trouver un travail, de changer ses habitudes de vie, de se sortir de la rue. Si c’est ce qu’elle souhaite vraiment, elle devrait être en mesure d’y arriver si elle se met en action et prend conscience de son impact sur sa propre vie. Le gros problème avec ce pouvoir c’est qu’il vient accompagné de la peur. La peur du changement, la peur d’échouer, la peur de regretter, la peur de perdre certains acquis, etc. Ce qui fait que dans bien des cas, les gens n’utilisent pas leur superpouvoir.

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Je vous avoue que j’ai été très confrontée dans cette expérience professionnelle auprès de cette clientèle. Je me suis remise en question à plusieurs reprises. Malgré toute ma bonne volonté, ma bienveillance et mes idées créatives, je n’arrivais pas à aider ces gens. Lors des rencontres individuelles que j’avais avec eux, j’avais l’impression de me battre seule. D’essayer, de mettre les bouchées doubles, de vouloir si fort, d’y mettre beaucoup d’énergie, pour quelque chose qui n’avançait pas, qui ne se réglait pas. Étant une personne « pro pouvoir d’agir », j’étais confrontée dans mes valeurs. Dans ma tête, ça a toujours été clair : Tu n’es pas heureuse dans une situation = tu te sors de cette situation. Je crois depuis longtemps à l’adage « quand on veut, on peut ». Plus facile à dire qu’à faire, me direz-vous!

Pour ma part, c’est pourtant simple. Quand je ne suis plus bien dans une situation, je me pose les questions suivantes :

-Pourquoi est-ce que je reste dans cette situation?

-Est-ce que partir serait pire?

-De quoi est-ce que j’ai peur?

-Est-ce que je suis considérée à ma juste valeur?

En me posant ces questions, ce que je dois faire m’apparaît beaucoup plus facile. Je prends ma vie en main et je choisis d’agir sur les situations. J’entends souvent les gens dire : « Ce n’est pas à moi à changer, c’est à elle/lui! ». Ce qui est dommage, c’est que nous n’avons pas le pouvoir sur les autres! Nous ne contrôlons pas leurs agissements, leurs réactions, leurs comportements… Nous avons le pouvoir d’agir seulement sur nous-mêmes; sur nos propres actions.

Pour revenir à mon exemple précédent dans mon rôle d’intervenante; j’étais une personne externe à leur situation. Donc, même si je souhaitais très fort que les gens se sortent de ce qu’il vivait, je ne pouvais pas le faire à leur place. Même si je le voulais plus qu’eux, je n’avais aucun pouvoir sur leur vie. J’ai du pouvoir seulement sur moi-même. Tout ce que je pouvais faire, c’était de les accompagner, à leur rythme (et non au mien), et essayer de les rassurer dans leurs peurs du changement.

Comme parent, nous avons une tonne de situations hors de notre contrôle! Que ce soit nos enfants qui n’écoutent pas les consignes, qu’ils nous obstinent sur tout et rien ou qu’ils aient des difficultés dans leurs relations, vous n’avez malheureusement pas beaucoup de pouvoir là-dessus! Pour vous donner un exemple, mon fils de 6 ans est toujours choisi en dernier par un de ses amis quand vient le moment de faire des équipes. Ce même ami reste tout près de la maison et il vient pratiquement tous les soirs profiter de nos jeux extérieurs. Mon fils est aux anges à chaque fois que son ami arrive. Pourtant, à l’école, cet ami ne lui parle presque pas, ne le choisit jamais pour faire équipe et ne joue pas avec lui lors des récréations. Nous avons tenté de lui expliquer que ce n’était pas un si bon ami qu’il le croit… Malgré toutes nos explications logiques d’adulte, notre fils continue d’avoir de la peine quand il revient de l’école et il continue d’être très heureux lorsqu’il le voit arriver chez nous le soir. Vous comprenez que comme parent, c’est un peu difficile comme situation. Avec notre « tête d’adulte », nous savons très bien que son ami se sert de lui pour profiter de tous les jouets et qu’il vient chez nous parce qu’il n’a pas d’autres amis proches pour aller après l’école. Nous savons aussi que notre fils a de merveilleuses qualités et qu’il pourrait facilement être ami avec tout le monde s’il cessait de s’entêter à vouloir passer du temps avec cet ami. Malheureusement, ce n’est pas nous qui avons le pouvoir sur cette situation, mais bien notre enfant. Même si nous décidions de lui répéter chaque soir que son ami n’est pas vraiment un bon ami, la situation resterait la même tant que notre fils ne se déciderait pas à agir. Comme parent, notre rôle est d’accompagner nos enfants à leur rythme (et non au nôtre) et les soutenir du mieux qu’on le peut. C’est donc ce que nous faisons. Nous ne prenons pas le pouvoir dans cette situation puisqu’elle ne nous appartient pas.  

Lorsque vous êtes coincés dans une situation qui ne vous rend pas heureux, essayez de cibler ce qui fait que vous restez dans cette situation. 

Posez-vous les bonnes questions et réfléchissez au rapport coût/bénéfices que ce changement apporterait. Est-ce que le changement apporterait encore plus davantage pour moi? Ou est-ce que les coûts de ce changement sont trop élevés? Chaque situation est unique, mais il demeure que les questions à se poser restent les mêmes.

Ce que vous pouvez retenir, c’est que vous avez un superpouvoir sur votre propre vie, et non celle des autres. Vous pouvez être l’acteur principal de votre vie ou seulement « suivre la parade », comme le dit l’expression. Une fois que vous aurez réalisé tout ce que vous pouvez faire avec votre pouvoir magique, plus rien ne pourra vous arrêter!

Émilie.

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3 réflexions sur “#Girlpower ou le pouvoir d’agir

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