Tu as froid, vraiment froid. Ton énergie est si basse. Tu n’es même pas fonctionnelle finalement. Tu attends ton prochain repas avec impatience. Même si c’est sec, plate. Un petit 200 calories, enfin.

Courage, quelques heures avant de retourner te coucher. Demain, tu auras un souper au restaurant avec tes amis. Tu vas te commander un verre d’eau, un café noir et de l’air. Oui, tu vas regarder les autres manger parce que toi, tu n’as pas le droit de manger. Le restaurant, c’est beaucoup de calories. Beaucoup trop et tu ne sais pas ce qui est réellement dans ton assiette. Tu ne peux pas prendre de chance. Finalement, tu vas oser prendre 2 bouchées du dessert de ton voisin. Parce que tu n’en peux plus. C’est tellement bon. Mais tu ne devrais pas manger ces 2 bouchées. Se sera des bouchées de trop.

Tu vas te lever le surlendemain, la culpabilité au max. Tu fais bien de culpabiliser. C’est de ta faute, tu n’as pas eu le contrôle sur ton mental, devant de la si belle nourriture. De la nourriture trop grasse, trop salée, trop sucrée, trop , trop, trop.
Tu vas monter sur la balance. C’est plus que la veille. Tu vois, c’est de ta faute tout ça. Tu n’aurais pas dû manger les bouchées devant toi. Tu n’as pas suivie le plan. C’est de ta faute. Tu es grosse. Tu iras faire du cardio 30 minutes de plus ce matin pour brûler l’excédent et la rétention d’eau.
Brûle le peu d’énergie qu’il te reste. C’est bien. Tu t’entraînes toi. Tu as le contrôle sur ta bouffe. Tu es bonne.
Les gens te félicitent.
Tu as tellement de volonté et de motivation. Eux en ont pas. Tu vois, tu es meilleure qu’eux. Continues. Demain, tu auras moins de calories dans ta journée, on doit continuer comme ça.
Tu es encore trop grosse.
Signé ED, pour les intimes. Eating disorder, de son nom complet.
Trouble du comportement alimentaire, pour les franco.
