L’emploi stable

Il y a des gens qui ont toujours su ce qu’ils voulaient faire dans la vie. Dès le plus jeune âge, ils avaient une passion, un intérêt très fort pour quelque chose de concret. Pour d’autres, l’intérêt s’est précisé en grandissant et en apprenant à se connaître. Pour ma part, je fais clairement partie de la 3e catégorie : ceux qui ne sauront jamais « ce qu’ils veulent faire plus tard ».

Cinq longues années d’université, un poste régulier et stable et je continue de me demander chaque jour ce que je veux faire plus tard quand je serai grande.

Même si je suis à l’aube de la mi-trentaine, je ne peux me résigner à faire le même travail encore 30 ans. Je me suis dit longtemps que je voulais ce fameux poste stable, sans changements et avec une routine bien établie. Maintenant que j’ai coché cet objectif de ma liste, je réalise que ce n’est peut-être pas pour moi. J’ai souvent pensé que ceux qui avaient un emploi routinier, le classique 8 h à 16 h, métro-boulot-dodo, comme on dit, étaient les plus chanceux. Ils n’ont pas à se casser la tête, ils sont casés. Pourtant, maintenant que je fais partie de ce groupe, je ne me suis jamais autant questionnée.

C’est comme si j’avais trop de passions ou d’intérêts pour faire la même chose chaque jour, pour le reste de ma vie.

Il y a quelques années, je travaillais dans une école secondaire et je me souviens d’avoir dit régulièrement aux élèves en voie de faire des choix pour leur avenir que le parcours linéaire n’existait plus. Notre « bucket list » se précise en grandissant. En vieillissant, c’est tout à fait normal de vouloir faire autre chose. Plus le temps passe, plus on apprend à connaître qui on est vraiment et ce qu’on souhaite. Cette phrase, je l’ai dite à maintes reprises et au fond de moi, je n’y croyais pas totalement. Je rêvais en secret de décrocher un poste stable, une routine, ne plus me casser la tête à chercher le travail de mes rêves. Je pensais que d’avoir un emploi stable signifiait que j’arrêterais de me questionner et d’apprendre à me connaître. C’est pesant de toujours avoir la tête pleine de projets. C’est fatigant d’être attirée par tous les domaines professionnels et d’en parler avec passion à longueur de journée. Parfois, à force de parler aux élèves de certains métiers ou professions, je me surprenais à m’imaginer retourner aux études ou changer de carrière.

Je me comparais souvent à mes amies pour qui le travail n’occupe qu’une petite partie de leur vie. Elles n’y accordent pas plus d’importance : le but de leur travail est d’obtenir un revenu et des avantages sociaux. Une fois qu’elles quittent le bureau, leur tête ne reste pas au travail. De mon côté, je trouve que le travail représente une grande part de ma vie. C’est quand même la majorité de mes semaines qui sont consacrées à cette sphère… Je ne peux me résoudre à travailler comme un robot et me déconnecter aussitôt que 16 h sonne. En réalité, j’envie ces gens pour qui le travail reste le travail. Ceux pour qui tout est bien compartimenté; la vie sociale, la vie professionnelle, la vie personnelle, la vie familiale… J’aimerais tant être comme eux. Je croyais sincèrement qu’une fois que j’aurais décroché l’emploi convoité, je serais enfin comblée. Fini les remises en question, fini les hésitations. Je pourrais moi aussi tout compartimenter. Malheureusement, je ne suis pas faite de cette manière. En vieillissant, je réalise la chance que j’ai. Je suis une personne passionnée et qui s’émerveille devant tous les métiers et toutes les professions. J’aime me renseigner, lire, écouter des documentaires sur tous les sujets. Je sens que je veux plus, je veux tout. Je veux découvrir, profiter de chaque instant, vivre pleinement! J’ai l’impression que je n’aurai pas assez d’une vie pour tout essayer et cocher les cases de ma liste.

C’est donc vrai de dire qu’il y a de moins en moins de parcours linéaires.

C’est également vrai de dire qu’il n’est jamais trop tard pour faire ce que l’on aime. Certaines personnes savent depuis toujours ce qu’elles veulent et c’est tant mieux pour elles. Mais, d’autres personnes, comme moi, prennent plus de temps à se découvrir. Pour faire un parallèle avec la nourriture, on dit que les goûts se développent en grandissant, par exemple un jeune enfant n’appréciera peut-être pas les brocolis, mais en vieillissant, il essaie, il goûte autre chose. Un peu plus tard, il pourrait très bien aimer les brocolis qu’il n’aimait pas quand il était petit. C’est exactement la même chose avec les intérêts. Au fil du temps, certains intérêts vont nous attirer davantage, se préciser. C’est pourquoi il faut continuer de chercher, d’essayer et de profiter.

Je crois sincèrement que tout est possible. Que vous ayez vingt ou soixante ans, il n’est jamais trop tard pour faire ce que l’on aime.

On n’a qu’une seule vie! C’est long attendre que le temps passe et que les choses changent d’elles-mêmes. Il faut mettre la peur de côté et essayer petit à petit!

Si vous n’essayez pas, c’est certain que vous ne vous tromperez pas. Par contre, vous n’aurez pas la chance de faire ce que vous aimez réellement et montrer à tous à quel point vous brillez!

Emilie

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Une réflexion sur “L’emploi stable

  1. Super article vraiment, très belle plume 🙂 hésites pas à venir faire un tour sur mon site Mood-blog.fr et à t’abonner si ça te plaît 🙂

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