Une barrière de grandeur

Changer de grandeur, un défi.

Un défi d’acceptation, un défi d’amour de soi, un défi pour contrer les barrières.

Comme tu le sais, depuis 2 ans, mon corps a changé, j’ai évolué et la taille de mes vêtements a suivi.

J’ai passé doucement de XS, rapidement à M et par la suite au L et XL. Les premières fois ont été difficiles mais par la suite, ce fût plus facile à accepter, les pensées négatives étaient de plus en plus petites et de courtes durées.

Par contre, en y réfléchissant bien il y a de ça 2 mois, j’avais encore une ‘barrière’ en moi. Celle du chiffre 14. La journée où tu prends conscience que le 12 s’en vient limite et que tu dois passer au 14 tsé. Pour moi, c’était un monde inconnu. Pour moi, c’était un monde tellement différent. J’avais encore le « privilège » de pouvoir magasiner dans mes places préférées, celle où tout le monde peut aller… mais le 14, c’est une autre paire de manches.

Je m’étais commandées des vêtements de là-dite grandeur en me disant « Je l’aurai quand je vais y faire face »…. Pour finalement réaliser que je n’ai pas voulu l’essayer sur le coup et que j’ai pleuré. En pleine storie instagram, parce qu’au départ, je voulais faire un HAUL vêtement et finalement, les émotions ont montés naturellement. C’est là que j’ai réalisé que je devais encore une fois, faire du cheminement d’acceptation sur moi. J’ai pris quelques jours à regarder ces nouveaux vêtements, à prendre le temps de réfléchir, à prendre le temps d’écrire, à prendre le temps de pleurer.

Grâce aux réseaux sociaux et aux belles personnes ici, j’ai appris sur la diversité corporelle mais aussi aux struggles que les tailles plus peuvent vivre au quotidien… incluant les struggles de s’habiller dans des magasins ‘moins conventionnels’. Des struggles de ne plus pouvoir s’habiller aux mêmes endroits qu’avant, aux mêmes endroits que les autres… Et la barrière que j’avais en moi, probablement que je l’ai depuis fort longtemps sans même l’avoir réalisé. Il a fallu que je fesse le mur pour réaliser que j’avais une barrière et que cette étape serait difficile pour moi. J’ai dû y faire face, j’ai dû réfléchir, j’ai dû faire une introspection et j’ai dû en parler avec ma psy. J’avais peur.

Quand tu contrôles ton alimentation et ton activité physique afin de contrôler ton corps, tu te mets des barrières. Des barrières du « jamais je ne vais être XYZ grandeur » / « Jamais je serai comme ça » ou bien « ben oui, ça va être pareil qu’à chaque changement de grandeur (pour finalement réaliser que ce n’est pas vraiment vrai) » … toute autres pensées limitantes. La journée où tu comprends que ton corps n’est pas le problème et que le contrôle (aka la culture des diètes) n’amène rien de bon, tu comprends que tu dois laisser ton corps être ce qu’il désire…. Ça je le sais depuis que je suis en recovery de mon trouble alimentaire… mais tu vois, j’avais encore une barrière sans m’en rendre compte car à la vue de là-dite grandeur, j’ai pleuré. Mon corps me parle.

Une personne peut être un mangeur intuitif et rester toute sa vie dans du S. Une autre sera peut-être une XL et l’autre une 3XL. Et ça ne devrait pas être un moment où on se compare. Tous les corps sont différents, tous les corps réagissent différemment.  

Je le dis souvent, le chiffre ou la lettre dans ton vêtement ne te défini pas en tant que personne.

Je ne suis pas une moins bonne personne parce que je porte du 14 comparativement à la Jessica de l’an dernier qui était une 8, ni a celle qui portait du 0 il y a 2 ans. Jessica, elle est la personne qu’elle est. Oui, j’évolue à travers mes cheminements personnels, mes réflexions, mon ouverture d’esprit. Mais en aucun cas, c’est la grandeur de mon pantalon qui définit et mène ma vie.

Ça fait maintenant 2 mois que je porte là-dite grandeur. Maintenant, je porte fièrement la grandeur de la moi de maintenant. Je l’assume, je l’accepte. Il y a des bons jours, des moins bons… et ça, ça ne changera jamais parce que c’est NORMAL d’avoir des up et des down, autant dans son humeur que dans son apparence.

Je continue de cheminer à travers tout ça. Je continue à en parler. Je continue à pleurer des fois. Je continue à sourire des fois. Et c’est ça qui fait de moi, UN HUMAIN.

C’est quoi ta prochaine barrière? En as-tu? Je t’invite à l’écrire et à réfléchir sur les pensées qui te viennent dans un carnet afin de cheminer là-dessus.

maintenant, je rock mon 14 et je l’assume.

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