Le jugement et la culpabilité alimentaire

Quand la culpabilité alimentaire devient un jugement externe.

2017. Une soirée de magasinage bien normale. C’est l’heure de souper… zut. Je n’ai pas pensé à apporter mon repas prévu dans ma journée « parfaitement contrôlée ». Je me dirige vers le « food court»… les odeurs des restaurants parviennent à moi. La salive me vient à la bouche. J’ai un craving soudain. Un craving vraiment intense. Je regarde les choix qui s’offrent à moi. Je pourrais aller me chercher une salade de légumes et poulet grillé. Sa serait le choix logique et le plus près de ce que j’aurai mangé en temps normal. Une petite voix en moi me pousse aussi à aller m’acheter du « fast-food ». Le craving prend le dessus. Je vois du PFK. Je n’ai pas mangé de PFK depuis… mon dieu… l’enfance. Je me rappelle que j’aimais manger du PFK quand j’allais au Mail Champlain le samedi, travailler avec ma mère à la banque. C’était mon dîner, un poulet popcorn et une poutine. J’aimais ça, aller au travail avec ma mère quand j’étais petite et surtout, aller manger au food court.Le PFK avait soudainement un lien émotionnel.

C’était un aliment-souvenir.

Et je me suis dit, à ce moment-là, que ça devait surement être aussi bon que dans mes souvenirs? Alors Go.

Je regarde à gauche, je regarde à droite. Je m’assure que personne ne me voit. Une fille mince, ca mange de la salade et des choses santé, pas du fast-food.

Je commande et je vais m’assoir avec mon repas. Je mange à une vitesse fulgurante. Je passe mon temps à regarder autour de moi. Je vois seulement des paires de yeux qui me jugent. Des personnes qui se disent « Check là elle, elle mange du PFK pis elle s’empiffre ». Et si quelqu’un me reconnait? Moi qui prône la saine alimentation, le calcul des macros et l’exercice physique intense…  Soudainement, c’est comme si le monde entier était en complot autour de moi. Un complot où je suis la cible des jugements. Je me dépêche à finir mon assiette. Finalement, ce n’était vraiment pas aussi bon que dans mes souvenirs. Ce repas aurait dû rester dans mes souvenirs…

Toute cette histoire, c’était ma tête qui faisait défaut. Une petite voix en moi qui dictait mes pensées, mes faits et gestes… mon trouble alimentaire. Je me rends compte avec le recul que ce que j’ai vécu à ce moment-là, plusieurs personnes vivent cette expérience peut-être occasionnellement, quotidiennement? À différent niveau et intensité? Manger avec culpabilité…pendant et après.

Souvenir de 2017 à la plage, quand je jugeais les choix alimentaires des autres quand moi je mangeais ‘parfaitement’

La peur du jugement et le jugement des autres est quelque chose que l’on vit tous.

J’ai vécu le jugement des autres et j’étais quelqu’un qui jugeait encore plus les gens. Je l’avoue. Mon obsession envers l’assiette parfaite me menait à juger les gens qui ne mangeaient pas comme moi.

Finalement, cette journée-là, ce n’est pas les autres qui me jugeaient en silence, c’était moi-même.

La culpabilité alimentaire, c’est commun et ça ne devrait pas exister.

Si tu vis une parcelle de mon histoire, je te souhaite de la bienveillance et de la compassion…envers toi-même et les autres.

2020, quand l’alimentation est équilibrée et le plaisir de manger est ma priorité

2 réflexions sur “Le jugement et la culpabilité alimentaire

  1. Oufff j’ai 42 ans et je vie ça quotidiennement !! Tu sais un matin que tu te lève que tu te sens plus mince ! Et une fois que tu as déjeuné que ce soit un shake et ou un déjeuner normal tu te sens grosse épaisse ! Fait 42 ans que je me trouve grosse … que je mange sainement pendant un bout ( celui que je m’entraine) et paf j’ai un craving de poutine ou autre chose . Je me le permet mais le mange en cachette , et ou seul quand le chum est pas la . Et la je me trouve grosse pendant des jours. Comme la hier sait hubert a maison , puis ce am je me suis pesée et paf 1.8 livres en plus …. deprime total depuis tout en me disant avoueille fille call en encore de la vouffe pis chiale que t’es grosse !!! C’est moi ça Marie -Josée Roy depuis 42 ans 👏

    1. Ahhh chère Marie-Josee, je comprends tellement comment tu te sens ! J’ai été comme ça tellement longtemps. Je pense que la première chose à faire serait de te débarasser de ta balance. C’est fou à quel point sa peut être auto-destructeur. Et la prochaine fois que tu as un craving, que penses-tu de partager tes pensées avec ton conjoint et à la place, de le manger ensemble, en savourant chaque bouchée et en écoutant tes signaux de satiété et de faim. Je pense que tu vas l’apprécier tellement plus que de manger en cachette et le regretter par la suite ❤️❤️ merci pour ton partage !

Répondre à Marie-JoséeAnnuler la réponse.