Guérir, ça s’peut vraiment ?

« Jessica, crois-tu que ton trouble alimentaire est maintenant chose du passé? »

Oui, je peux enfin dire « je suis guérie ».

C’est weird quand même de dire ces mots-là à haute voix.

J’ai prononcé ces mots à ma psy il y a 2 semaines. De le dire à voix haute, devant elle… ouff toute une étape.

2 ans de travail. 2 ans de thérapie. 2 ans de cheminement. Mais j’y suis arrivée. La lumière au bout du tunnel… la clarté à travers les nuages qui assombrissaient ma vie.

Mes nuages à moi comportait 3 sphères : le contrôle/non-contrôle de mon alimentation, l’activité physique pour compenser / changer et mon image corporelle pour me définir. That’s it. ED, comme je l’appelle souvent, contrôlait ma vie et me dictait mes faits et gestes. ED est parti. ED n’est pas venu faire d’apparition dans ma tête depuis un bon bout et il peut ben plus jamais revenir, ça va être ben parfait comme ça.

C’était mes « « priorités santé » » dans la vie, pendant de nombreuses années.+

Il y a 2 semaines, j’ai décidé d’arrêter mes suivis en nutrition car je me sentais assez forte pour continuer seule. J’ai tous les outils en main, je connais les principes de l’alimentation intuitive et je connais mon corps. L’alimentation n’est plus une douleur pour moi, ni de la culpabilité. C’est simplement de la nourriture, avec son côté de bonheur. Un élément que j’apporte pour prendre soin de moi.

Oui, prendre soin de moi, c’est de manger de façon stable, d’écouter mon corps et ses envies, Il est encore un outil de gestion émotionnelle, mais la seule différence, c’est qu’il n’est plus LE SEUL OUTIL pour gérer mes émotions. Il est un parmi tant d’autres.

J’ai aussi compris que l’activité physique ne se résume pas à faire fondre mon taux de gras sur mon corps et à voir les stries de veines sur mes épaules. L’activité physique me permet d’apprécier au quotidien ce que mon corps est capable de faire. Il est également un outil de gestion émotionnelle pour moi et je réponds à mon corps avec ce qu’il a envie de faire au moment qu’il le veut. Il veut du repos, je l’écoute. Il veut du calme, je lui donne du stretching ou du yoga. Il veut dépenser son énergie, je lui donne un entrainement haute intensité. Il veut de la motivation, je m’entraine avec des amies. Bouger ne veut plus simplement dire le gym pour moi. Il veut aussi dire de profiter de l’extérieur, faire des activités qui sortent du quotidien, d’essayer des trucs nouveaux, de danser dans ma cuisine en bobette, de faire des sprints de ‘tag’ au parc avec mon enfant. C’est de continuer à enseigner / à coacher des femmes merveilleuses qui veulent se surpasser en leur montrant que l’entrainement, c’est l’fun !  C’est ça, le mouvement intuitif.

J’ai aussi compris que mon image corporelle ne me définissait pas en tant que personne. J’ai compris que je peux être valorisée par ce que j’ai à dire, par ce que je fais et non plus par ce que j’ai l’air. J’ai compris que me ‘faire accepter et me faire aimer’, ça ne passe pas par mon tour de taille. Mon corps il est beau, à tous les moments de ma vie. Mon corps veut juste, vivre. Malgré les changements corporels au fil des mois, au fil des années, j’accepte qu’il change et qu’il va probablement continuer de changer. Et c’est correct. J’ai décidé de ne plus mettre d’énergie à aller à contrecourant pour seulement le rapetisser le plus possible.

Je suis guérie.

Je suis bien.

Je suis heureuse.

Une réflexion sur “Guérir, ça s’peut vraiment ?

  1. Bravo Jessica!
    Tu es une battante et tu as vaincu “les démons“! J aimerais tellement que le monde entier le sache et particulièrement dans les établissements qui traitent les TCA! Merci pour ton commentaire, tu es adorable et BELLE comme tu es!

Laisser un commentaire