Coupable

Ah la culpabilité! Cette fameuse culpabilité qui peut nous envahir soudainement suite à une action, ou à une non-action.

Ces derniers temps, je vis beaucoup de culpabilité. Une culpabilité que je refoule, je refoule, je refoule mais qui finit par resurgir, par envahir mes pensées. Une culpabilité comme un gros ballon qui ne cesse de se gonfler à tous les jours. Qui devient si gros, que je ne vois pas derrière, ni de chaque côté .

1.COUPABLE – de ne pas faire les travaux et activités que l’école propose. Même si elles ne sont pas obligatoires. Sa crée tout de même une pression. Courriel de prof, courriel de l’école, courriel de la commission scolaire, chaines de télévision, site internet éducatif du gouvernement, et j’en passe. Je ne suis pas une prof et je n’ai pas les compétences non plus et c’est justement pour cette raison, que ce n’est pas mon métier.

2.COUPABLE – de ne pas faire d’activités éducatives avec mon fils, de ne pas prendre le temps de faire des bricolages, des dessins, des jeux de société, des party de salon, des chasses aux trésors. J’ai pas l’goût. J’ai pas de patience. Je ne dois pas oublier que je télé-travaille actuellement, je ne peux donc pas passer ma journée à lui structurer des activités et faire une éducatrice de moi-même…

alors oui, il passe beaucoup de temps sur sa tablette

3.COUPABLE – d’être si impatiente envers les enfants qui crient, qui sautent, qui rient trop fort, qui s’amusent ou qui me dérangent pendant que je télé-travaille du mieux que je peux. Je dois me rappeler que le manque de contact social, de prendre l’air et de faire des activités me manquent et que oui, il se peut que je sois moins patiente à force d’être enfermée.

4.COUPABLE – de me sentir brûlée, fatiguée, lorsque vient le coup de 16h et que ma journée de travail se termine, et de ne pas avoir le goût de faire le point 1 et le point 2. Je dois me rappeler que c’est normal d’être épuisée. Mon corps combat de l’anxiété au quotidien, en plus d’avoir la charge mentale de la famille, gérer les repas, les collations et j’en passe.

5.COUPABLE – qu’il y a des fois où sa fait 3 jours que je ne suis pas sortie dehors. Par manque de volonté. Et de me dire aussi que mon enfant n’a pas sorti lui non-plus. Donc coupable que mon enfant n’a pas joué dehors pendant de longues heures, tous les jours. Parce que j’habite au 4e d’un condo. Je n’ai pas une maison avec une cour clôturée, où je pourrai l’envoyer plusieurs heures dehors, en jetant un coup d’oeil par la fenêtre où je travaille. Non, je peux pas faire sa. Sauf que moi je travaille le jour. Donc je peux pas aller jouer des heures avec lui pendant que le soleil est là. Je dois me le rappeler.

6.COUPABLE – de faire des yoga qui fonctionnent pas. Qu’après 10 minutes, je sois déconcentrée, perdue dans mes pensées et que sa marche juste pas. Mais je sais que le yoga me fait du bien. Mais c’est plus difficile ces temps-ci. Je dois me rappeler que ma tête est tellement pleine, que ma pleine conscience est juste absente.

7.COUPABLE – d’avoir la chance de pouvoir télé-travailler et de continuer à travailler. Comme si mon emploi ne valait pas la même chose que ces héros du domaine de la santé, qui eux, sauvent des vies, se battent quotidiennement contre un ennemi invisible. Ou comme ceux qui ont perdus leur emploi, parce qu’eux n’ont pas cette chance. Me sentir coupable, peu importe de la manière que je retourne cette situation, parce que moi je travaille encore.

mon bureau maison, au milieu du salon

8.COUPABLE – de vivre des moments forts intenses en émotions, jour après jour. De ne pas être capable d’être au-dessus de tout ça. D’avoir de l’anxiété jour et nuit. Je dois me rappeler que c’est une période difficile et que mes émotions sont toutes valables.

Je pense que je pourrai continuer la liste encore plus… mais sa serait lourd. Tu vois, encore de la culpabilité. Me sentir coupable d’être lourde présentement. Dans ma personnalité, j’aime que tout soit parfait. J’aime que tout fonctionne à ma manière. J’aime tout contrôler.

Être une maman parfaite pour donner la plus belle vie à mon fils. La pression de devoir lui créer de beaux souvenirs.

Mais je ne suis juste pas capable de tout faire.

Une employée, une éducatrice, une prof, une maman, une femme de ménage, une femme de lavage, une femme de cuisine, une femme aimante, une femme tout court. J’ai de la difficulté à jongler avec tout sa présentement. Et je sais, que je ne suis pas toute seule. Que plusieurs le vivent aussi. Et se sentent dépassées par les événements… et la culpabilité.

Le bon côté de ça, c’est que je suis consciente. Je mets des mots sur la culpabilité que je ressens. Et je recadre ces pensées. Je reviens à ma réalité. À mes besoins. À ma personnalité. À mes goûts. À la personne que je suis. À la situation actuelle. Et ça réduit l’ampleur de ce gros ballon-là. Je dois arrêter de me comparer. Je dois arrêter de mettre la barre haute dans toutes les sphères de ma vie. Je dois réduire mes attentes envers moi-même, envers ma famille, envers mon travail.

Un jour à la fois, qu’on dit…

Une réflexion sur “Coupable

  1. Wow moi je me sens coupable d’être impuissante, je me sens inutile
    Mon coeur me dit arrête et cours, vas donner ton aide aux gens dans les centres de personnes âgés. Et ma tête me dit , calme TOI tu ne peux rien faire de plus!
    Lâche pas Jess on va y arriver!!!

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